La Monnaie Métallique
Définition de la Monnaie Métallique
Une Monnaie Métallique est une monnaie dont la valeur se définit par rapport à un ou plusieurs métaux. Il s’agit en général de l’or et de l’argent. Chaque pièce frappée contient ainsi une valeur intrinsèque forte : la valeur de son métal, proche ou égale à sa valeur faciale.
Avec la monnaie métallique, un produit ou service est échangé contre une monnaie qui contient ou vaut un métal dont la valeur est équivalente.
Note : Le terme de monnaie métallique est souvent galvaudé pour désigner toutes les pièces en circulation, également dans un système de monnaie fiduciaire (par exemple les pièces Euro en circulation). Mais dans ce cas, on parle plutôt de monnaie divisionnaire. Une pièce de 2 Euros a en effet une valeur intrinsèque faible : le métal qui la constitue ne vaut que quelques centimes d’Euro.
La monnaie métallique pour faciliter les échanges
Avant la monnaie métallique, les hommes avaient recours au troc ou à l’échange de marchandise : peu pratique et peut fiable.
Des pièces faites de divers métaux ont par la suite été frappés pour servir de moyen d’échange. Parmi les métaux, l’Or et l’Argent ont rapidement été privilégiés car ils présentent de nombreux avantages pour servir de monnaie:
- Divisibilité : chaque pièce à une valeur qui dépend linéairement de son poids. Il suffit de combiner les pièces entre elle pour obtenir le bon poids, donc la valeur précise de l’échange. Bien plus simple qu’une pierre précieuse par exemple (la valeur d’un diamant varie en fonction du carré de sa taille).
- Densité de valeur : l’or et l’argent sont des métaux idéaux pour les pièces en raison de leur densité de valeur. Une petite quantité de métal contient une valeur importante. La monnaie est ainsi facile à manipulée.
- Inaltérabilité : l’or comme l’argent ont des caractéristiques physiques qui perdurent dans le temps (pas de désagrégation, d’oxydation, …). La valeur des pièces se conservent ainsi
- Malléabilité : pour frapper facilement des pièces de monnaie
- Rareté : les quantités d’or et d’argent dans le monde évoluent de manière assez stable (tout l’or du monde tient dans un cube de 10m d’arrête).
L’âge d’or des monnaies métalliques
Les monnaies métalliques ont été prépondérantes dans l’histoire de la monnaie. On a retrouvé l’or, l’argent et d’autres métaux précieux sous différentes formes :
- Monnaie métallique pesée : Lorsque les métaux servent pour la première fois de monnaie d’échange, ce n’est pas sous la forme de pièces mais de lingots sans forme précise. La pureté et le poids des lingots d’or et d’argent varient. Au temps de Babylone et de l’Egypte antique, on pèse donc la monnaie et on vérifie la pureté de l’or et de l’argent.
- Monnaie métallique comptée : On se dit qu’il serait bien que ces lingots prennent une unité de poids et cohérence dans la forme vers 800 av. JC. C’est le début de la pièce de monnaie.
- Monnaie métallique frappée : si les pièces ont une unité de forme, il reste possible d’en modifier la composition pour en fausser la valeur. Des organes politiques ou religieux prennent choisissent alors de frapper la monnaie : y appliquer un signe distinctif garant de la teneur en métal et du poids. C’est également le début de la prime à la valeur faciale pour l’autorité qui frappe la monnaie, tant qu’elle inspire confiance (elle peut frapper des monnaies en appliquant une valeur légèrement plus importante que celle contenue par le métal).
Monométallisme contre bimétallisme
Avec le temps, les systèmes monétaires se complexifient mais restent bien souvent assis sur la valeur-étalon d’un métal (monométallisme)…voir deux (bimétallisme)!
Dans un système bimétallique, des pièces frappées dans deux métaux différents cohabitent. C’est par exemple le cas du franc germinal (1803) : Des pièces d’or de 20 francs et 40 francs cohabitent avec des pièces d’argent de 0,25, 0,5, 1, 2 et 5 francs. Le bimétallisme fixe un taux fixe entre la valeur des deux métaux. Dans notre exemple, 1 franc vaut 0,3225 grammes d’or fin (le fameux franc or) ou 5 grammes d’argent à 900/1000ème. Dans le temps, le rapport de valeur légale imposé entre l’or et l’argent s’est peu à peu détaché de la vraie valeur commerciale des métaux et le système a été abandonné. Ce mécanisme est illustré par la loi de Gresham : lorsque deux monnaies métalliques sont en circulation, une des deux monnaies va nécessairement voir sa valeur commerciale se déprécier par rapport à sa valeur légale : c’est la mauvaise monnaie. La bonne monnaie, qui a elle une valeur de circulation équivalente à sa valeur intrinsèque, va avoir tendance à partir à l’étranger ou à être théorisée, et ainsi disparaître de la circulation (le franc or dans ce cas).
La quasi-fin des monnaies métalliques
Le XXème siècle a vu les monnaies se détacher de plus en plus de la valeur d’un métal. L’étalon or a été abandonné peu à peu pour voir apparaître des monnaies « papier » basées uniquement sur la confiance des agents économiques envers l’organisme émetteur. Il s’agit des monnaies fiduciaires.
La mort des monnaies métalliques a vraiment été actée le 15 août 1971 lorsque Nixon a suspendu la convertibilité du dollar en or.
Différentes institutions frappent encore des monnaies métalliques, parfois avec une valeur faciale. C’est par exemple le cas de certaines pièces de la Monnaie de Paris. Un investissement intéressant pour miser sur le métal et la valeur faciale !